Le retour du classique 35 mm n’est possible qu’avec Leica
La dernière fois que j’ai visité le siège social de Leica en Allemagne, nous avons vu l’usine du Leitz Park. En chemin, notre guide nous a expliqué que tout l’outillage de l’usine originale de Leitz à Wetzlar est encore utilisé pour fabriquer des pièces destinées à réparer les nombreux appareils photo mécaniques Leica qui sont encore en circulation dans le monde. En fait, Leica peut encore réparer n’importe quel appareil photo Leica à pellicule qui a jusqu’à 100 ans. Il peut également consulter ses archives et vous dire exactement quand votre appareil a été construit et où il est allé après avoir quitté l’usine.
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Il n’est pas certain que l’idée de ressusciter le M6 ait été lancée à la fin de l’année 2019, mais le fait de disposer de tout l’outillage d’origine aurait rendu l’idée beaucoup plus réalisable. C’est au plus fort de la pandémie de Covid-19 que les appareils Leica M mécaniques 35 mm, déjà très recherchés, et en particulier le M6, décrit comme le meilleur appareil 35 mm jamais fabriqué, ont vu leur valeur monter en flèche, la demande atteignant de nouveaux sommets. Ce phénomène s’est accompagné d’un intérêt beaucoup plus grand pour la photographie argentique – il y avait beaucoup de gens qui avaient beaucoup de temps à perdre – et un Leica M, c’est vraiment cool, non ? C’est probablement à ce moment-là que Leica a décidé qu’il fallait agir, d’autant plus que dépoussiérer l’outillage d’origine était plus facile – et plus économique – que de commencer un nouveau projet de modèle à partir de zéro.
Bien sûr, ce n’est pas tout, mais aujourd’hui encore, les appareils numériques M sont en grande partie fabriqués à la main et, rappelons-le, Leica n’a jamais cessé de produire des modèles 35 mm de la série M… le M7 a continué jusqu’à la mi-2018 et le MP, qui a été introduit en 2002, ainsi que le M-A (2014) sont toujours disponibles. Cependant, alors que le MP est essentiellement construit sur commande, le M6, qui a été relancé, est produit en série.
D’accord, les volumes de Leica ne sont jamais énormes, mais disons-le, le nouveau M6 n’est pas une édition limitée. Il n’est peut-être pas surprenant que la demande soit appelée à rester élevée pendant un certain temps, puis à se maintenir à un niveau qui satisfera les compteurs de Leica. Près de 175 000 exemplaires de l’original ont été construits (ce qui inclut le M6 TTL et le M6J) et un bon nombre d’entre eux sont encore en circulation, mais manifestement pas assez, même si les prix élevés pourraient inciter certains propriétaires à vendre.
Les originaux vont encore plaire à certains puristes mais, pour beaucoup, l’idée d’un appareil photo argentique tout neuf, fraîchement sorti de sa boîte (et avec une garantie) va avoir plus d’attrait. Cela dit, les anciens modèles peuvent toujours être entretenus et réparés, et probablement plus facilement maintenant qu’il y a plus de gens qui savent comment les construire et plus de pièces de rechange. Il est intéressant de noter que Leica reprend le premier modèle de 1984 plutôt que le M6 TTL, qui disposait d’une mesure du flash TTL (toutes les versions disposaient d’une mesure de l’exposition TTL), ce qui est également logique… Il s’agit d’appareils beaucoup plus axés sur la lumière disponible, comme en témoigne le nombre d’objectifs ultra-rapides disponibles dans la monture M.
Leica a toujours insisté sur le fait que la compréhension de son héritage devait faire partie de son avenir
C’est ce qui a certainement représenté de nombreux défis avec les modèles numériques M, car il s’agit de trouver un équilibre entre tradition et technologie. Mais Leica connaît également la valeur de son patrimoine et cela va porter ses fruits avec le nouveau M6, qui n’est pas rétro-stylé juste pour être à la mode, ni réinterprété ou recréé. Il s’agit d’un vrai appareil, et les modifications apportées – comme la fabrication de la plaque supérieure en laiton plutôt qu’en alliage de zinc – n’enlèvent rien à son authenticité.
Il s’agit d’un Leica M6, point final, et la seule véritable différence réside dans les 20 ans qui se sont écoulés depuis que le dernier exemplaire a été vissé dans l’ancienne usine de Solms. Peu d’autres fabricants d’appareils photo ont pu le faire. L’Olympus OM-1 original ? Sans aucun doute. Le Nikon FM2 ? Probablement. Le Hasselblad 500C/M ? C’est possible. L’ingrédient clé est l’intégrité et si elle n’était pas présente au départ, elle ne peut pas être refabriquée.
